Avec notre correspondante en Arabie saoudite, Clarence Rodriguez La dernière visite du président français en Arabie saoudite remonte à novembre 2012. Il rencontrera une nouvelle fois le roi Abdallah et une nouvelle fois ces entretiens porteront essentiellement sur la situation régionale. Avec plusieurs préoccupations : la crise syrienne et ses conséquences au Liban, la situation en Egypte et l'attitude à adopter face à l'Iran, grand rival du royaume saoudien en terme d'influence aussi bien au Proche qu'au Moyen-Orient. La position française, très ferme à l'égard de Téhéran lors des négociations sur le dossier nucléaire iranien, a contribué à rapprocher encore plus la France et l'Arabie saoudite. Le cauchemar absolu pour Riyad serait en effet un Iran doté de l'arme nucléaire. Positions similaires Paris et Riyad, d'autre part, ont des positions similaires à l'égard du régime syrien, grand rival lui aussi de l'influence saoudienne en Syrie et au Liban. Enfin, même si sur la question égyptienne quelques divergences opposent Paris et Riyad, sur la manière notamment de gérer la période de transition, ces différences n'empêcheront pas, au contraire, que des accords commerciaux soient signés. Côté français, on n'exclut pas non plus que des entreprises saoudiennes puissent investir en France. Reste à savoir si François Hollande, « super VRP » de la France osera évoquer en Arabie saoudite les droits de la femme et de l'homme avec le roi Abdallah. La défense au cœur de la visite Quatre ministres français accompagnent François Hollande en Arabie saoudite, parmi lesquels celui de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Celui-ci s’est rendu trois fois à Riyad depuis mai 2012. Les enjeux dans le domaine de la défense sont colossaux. Deux mégas contrats sont actuellement en négociation. Le premier, Mark 3 porte essentiellement sur le renouvellement de la défense aérienne, pour un montant estimé à 4 milliards d’euros. S’il n’est pas certain que ce contrat, qui fait l’objet d’une guéguerre franco-française entre Thales et EADS-MBDA, soit signé, le dossier sera évoqué. Autre contrat important en négociation : Sawari 3, pour la modernisation de la flotte saoudienne. Une commande estimée entre 15 et 20 milliards d’euros. Mais là encore, confie une source diplomatique, il ne devrait pas y avoir de signature pour le moment. Avec les Saoudiens, tout est question de temps et d’actes, même si les relations entre Riyad et Paris sont au beau fixe et que celles entre Obama et le roi Abdallah sont tendues sur la question du dossier syrien. Plusieurs accords devraient en revanche être signés dans les domaines de la justice, de la santé et de l’éducation. En 2013, la France a remporté 8 milliards d’euros de contrats dans les domaines civil et militaire, et 4 milliards d’euros sont actuellement en négociation pour 2014. |