Les Français en ce 6 mai viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République. Je mesure l'honneur qui m'est fait et la tache qui m'attend. Devant vous, je m'engage à servir mon pays avec le dévouement et l'exemplarité que requiert cette fonction.J'en sais les exigences, et à ce titre j'adresse un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect.
J'exprime ma profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont, par leurs suffrages, rendu cette victoire possible.Beaucoup attendaient ce moment depuis de longues années. D'autres, plus jeunes, ne l'avaient jamais connu, certains avaient eu tant de déceptions, les mêmes tant de souvenirs cruels. Je suis fier d'avoir été capable de redonner espoir.
J'imagine ce soir leur émotion, je la partage, je la ressens et cette émotion doit être celle de la fierté, de la dignité, de la responsabilité. Le changement que je vous propose, il doit être à la hauteur de la France, il commence maintenant. Aux électeurs, et ils sont nombreux, qui ne m'ont pas accordé leurs suffrages, qu'ils sachent bien que je respecte leurs convictions et que je serai le président de tous. Ce soir, il n'y a pas deux France qui se font face, il n'y a qu'une seule France, qu'une seule Nation unie dans le même destin.
Chacune et chacun dans la République sera traité à égalité de droits et de devoirs. Aucun enfant de la République ne sera laissé de cté, abandonné, relégué, discriminé. La promesse de la réussite sera honorée pour l'accomplissement de chacun, pour sa vie et son destin personnel. Trop de fractures, trop de blessures, trop de ruptures, trop de coupures ont pu séparer nos concitoyens, c'en est fini.
Le premier devoir du président de la République, c'est de rassembler et d'associer chaque citoyen à l'action commune pour relever les défis qui nous attendent, et ils sont nombreux et ils sont lourds : le redressement d'abord de notre production pour sortir notre pays de la crise, la réduction de nos déficits pour matriser la dette, la préservation de notre modèle social pour assurer à tous le même accès aux services publics, l'égalité entre nos territoires - je pense aux quartiers de nos villes et aux départements ruraux.
La priorité (est) dans l'école de la République qui sera mon engagement, les exigences environnementales, la transition écologique que nous devons accomplir, la réorientation de l'Europe, pour l'emploi, pour la croissance, pour l'avenir.
Aurd'hui même où les Français m'ont investi président de la République, je demande à être jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse. Chacun de mes choix, chacune de mes décisions se fondera sur ces seuls critères : est-ce juste et est-ce vraiment pour la jeunesse ?
Et quand au terme de mon mandat, je regarderai à mon tour ce que j'aurai fait pour mon pays, je ne me poserai que ces seules questions : est-ce que j'ai fait avancer la cause de l'égalité et est-ce que j'ai permis à la nouvelle génération de prendre toute sa place au sein de la République ?
J'ai confiance en la France, je la connais bien. J'ai pu dans cette France-là que j'ai visitée, que j'ai rencontrée, mesurer à la fois les souffrances, les difficultés de bien trop nombreux de nos concitoyens.
En même temps, j'ai pu relever tous les atouts, toutes les forces, toutes les chances de notre pays. Je nous sais capable, nous, peuple de France, de surmonter les épreuves, de nous redresser. Nous l'avons toujours fait, nous avons toujours surmonté les épreuves, nous y réussirons encore pour les cinq ans qui viennent.
Les valeurs de la République, la Liberté, l'Egalité, la Fraternité, la dignité même, l'égalité entre les hommes et les femmes, la lacité, tout cela, c'est autant de leviers pour nous permettre d'accomplir la mission qui est la mienne.
J'ai évoqué, tout au long de ces derniers mois, le rêve franais, il est notre histoire, il est notre avenir, il s'appelle tout simplement le progrès. La longue marche pour qu'à chaque génération nous vivions mieux, ce rêve franais qui est celui que vous partagez tous, donner à nos enfants une vie meilleure que la notre, c'est ce rêve franais que je vais m'efforcer d'accomplir pour le mandat qui vient de m'être confié.